L'un des challenges principaux du CEO consiste à garder tous les collaborateurs à fond dans l'aventure : impliqués, attentionnés, en bonne entente avec leurs collègues et alignés sur le projet commun. Mais en pratique la réalité s'éloigne de cet idéal au fur et à mesure que l'entreprise croît et cède inexorablement au syndrome de la "grosse boîte". Comment retarder ce phénomène ? Il faut commencer par aller sur le terrain et regarder l'entreprise à travers les yeux des collaborateurs.
Prenons l'exemple d'une équipe de développement d'une douzaine de personnes au sein d'une grande scale-up. Après l'enthousiasme de ses débuts, l'un des développeurs voit sa motivation s'effriter semaine après semaine :
De leur côté, le CEO et son équipe de direction n'arrivent pas à trouver le temps de traiter ces problèmes à l'échelle de chaque collaborateur. En théorie, cela devrait être pris en charge par le responsable de l'équipe - un ancien développeur qui a été nommé à ce poste il y a quelques mois. En pratique, les journées du responsable sont passées à :
Les conditions de la motivation au travail sont pourtant bien définies. Dans leur ouvrage First, Break All the Rules, Marcus Buckingham et Curt Coffman livrent une synthèse tirée de plus de 80.000 interviews au sein de 400 entreprises, sous la forme de 12 principaux critères :
L'astuce du lean pour répondre à ces besoins consiste à repenser radicalement le rôle du responsable d'équipe : plutôt que de gérer le "qui fait quoi" pour produire, le Team Leader lean s'assure que les conditions sont réunies pour que toute l'équipe puisse apprendre et progresser chaque jour.
Le Team Leader lean n’a pas de responsabilité managériale. C’est un opérationnel, membre de l’équipe, qui se voit donner un premier rôle de leadership.
Cela suppose tout d’abord qu'il dispose du temps nécessaire pour s'occuper de l'équipe. Le premier levier pour cela est à la main de l'équipe de direction, qui s'assure qu'il dispose d'au moins la moitié de son temps sans production personnelle - un investissement plus que compensé par l'amélioration de la performance globale de l'équipe. Le second levier est celui du kanban : l'activité de répartition des tâches est confiée à un système qui permet à chacun de savoir intuitivement comment choisir la bonne tâche.
Dégagé de ces activités, le Team Leader peut créer de la valeur en améliorant les conditions de travail de l'équipe à travers 6 missions :
Il serait tentant d'aborder la question du Team Leader comme une question d'organisation et penser qu'il suffit de désigner les bonnes personnes. Certes, la sélection est importante, et la pratique du lean permet d’ailleurs de voir émerger les bons profils : des personnes attentionnées, curieuses, qui aiment apprendre et que leurs collègues écoutent. Mais ensuite, devenir un Team Leader c'est acquérir de nouvelles compétences et changer ses habitudes. Il faut apprendre à résoudre les problèmes de la bonne façon, former ses collègues aux standards, améliorer et entretenir l'espace de travail, mener des observations pour identifier des pistes d'amélioration, etc. C'est là aussi une question de développement personnel des talents de l'entreprise.
Pour le CEO et son équipe, maintenir l’énergie et l’amélioration dans les équipes ne se réduit donc pas à quelques pep talks ou l'installation d'espaces de jeux dans les bureaux. Il faut savoir identifier les bons Team Leaders puis prendre le temps de les aider à réussir dans leur travail. Et cela se fait en les accompagnant, semaine après semaine, au sein des équipes, sur le terrain.
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